« Le positionnement des œuvres artistiques sur le marché : opportunités et obstacles. » C’est le thème du deuxième numéro du Carrefour des arts qu’organise la Direction des arts et du livre (Dal) à travers diverses villes du Bénin. Occasion pour les acteurs culturels de diagnostiquer les maux qui minent leur secteur avec le concours de spécialistes.
Révolutionner le secteur des arts et de la culture. Cela tient à cœur au Ministère du tourisme, de la culture et des arts (Mtca). A cet effet, rappelle Blaise Tchétchao, directeur des arts et du livre, le carrefour des arts, « une tribune d’échanges francs, constructeurs et fructueux sur les questions de développement des industries culturelles et créatives » a été initié par le Mtca pour « recueillir des propositions concrètes, réalistes et exploitables ». C’est à l’occasion de la deuxième édition de l’événement tenue à l’hôtel des Princes à Bohicon le samedi 20 novembre 2021.
Sous le thème « Le positionnement des œuvres artistiques sur le marché : opportunités et obstacles », ce nouveau numéro du Carrefour des arts a permis de focaliser, de façon pointue, l’attention sur le développement réel des « industries culturelles et créatives ». Pour ce faire, des acteurs de divers corps de métiers des arts et de la culture ont été invités à ce débat que le Dal a tenu à ce qu’il soit et demeure « à bâton rompu ».
A l’entame de la cérémonie d’ouverture, il est revenu à Jacob Affora, directeur départemental du tourisme, de la culture et des arts du Zou de planter le décor. Il salue l’initiative en ces termes : « Les artistes aujourd’hui ont besoin d’être renforcés, d’être organisés, d’être dynamisés pour vendre, exporter nos œuvres que nous produisons au Bénin. » Il s’en réjouit davantage parce que cela cadre avec la vision qu’il imprime à ce département dans le domaine artistique. D’ailleurs, il travaille à ce que « les artistes du Zou adoptent le rythme Soyoyo » comme musique d’identification et d’exportation.
Le directeur Blaise Tchétchao reconnait le travail que fait son collègue directeur départemental et témoigne de ce qu’il porte si bien aussi la vision du chef de l’Etat.
L’ouverture officielle des travaux a été présidée par Florent Couao-Zotti, conseiller technique à la culture du Mtca. Pour lui, le positionnement des arts sur le marché international est plus qu’une nécessité aujourd’hui parce que « notre marché intérieur est suffisamment connu, les contours sont suffisamment précis et l’économie qu’il produit nous impose des attitudes à avoir. » Il s’agira donc, insiste le Ctc-Mtca, de faire en sorte que « l’économie générée par la culture puisse être à même de satisfaire les objectifs édictés par le Gouvernement ».
Eric Gbèha, le communicateur du jour, se trouve bien en phase avec cette de l’Etat que rapporte le conseiller Couao-Zotti. Selon cet expert international de la musique, « pour aller sur le marché international, il faut forcément produire des œuvres de qualité. Il faut que ces œuvres soient produites dans de bonnes conditions, mixées dans de bonnes conditions, masterisées dans de bonnes conditions ». Il rappelle que pour obtenir la qualité intrinsèque d’un produit, il faut tenir compte d’un certains nombre de paramètres.
En somme, Eric Gbèha dresse un diagnostic impressionnant et pertinent des maux qui constituent des blocages pour le positionnement des œuvres musicales béninoises sur le marché international. Il relève, par exemple, que pour qu’un morceau soit joué sur une radio internationale, elle ne doit pas dépasser trois minutes. Il fait observer, par ailleurs, que « les clips vidéo au Bénin ne sont pas éligibles à l’international tout simplement parce qu’ils ne sont souvent pas enregistrés en haute définition ou bien ne respectent pas certaines normes ». Un clip de plus de quatre minutes quarante-cinq secondes est systématiquement rejeté par les télévisions internationales.
Itinérant, Carrefour des arts est très dynamique. C’est un creuset d’échange avec les acteurs culturels sur les problématiques de développement du secteur de la culture.
Fortuné SOSSA