Entretien avec WILFRIED OLAYE, chef service du Centre de Promotion Sociale (CPS) de Bohicon : On peut estimer à plus de 600 enfants, les enfants de la rue dans la Commune de Bohicon



La ville de Bohicon regorge de nombreux enfants de la rue contraints de quitter le nid familial pour une raison ou une autre. Pour Wilfried Olayé, le Chef service du Centre de promotion sociale (CPS) de Bohicon, cette situation contraire aux principes de la convention internationale relative aux droits de l’enfant (CDE) nécessite la mise en place de nouvelles stratégies tant la récupération de ces enfants est difficile. Entretien

Wilfried Olayé: <<....Si l'accompagnement psychosocial dépasse le Cps, il peut avoir recours à d'autres compétences comme un psychologue qui pourrait encore faire un travail plus élaboré.>>

La Nouvelle Tribune : Quel est l’état des lieux de la situation des enfants de la rue à Bohicon ?
Wilfried Olayé : Le Centre de promotion sociale (CPS) dans le cadre des activités du comité de protection de l’enfant au niveau communal, est en train d’œuvrer à ce qu’on puisse réactualiser les statistiques liées aux enfants de la rue à Bohicon. Cependant, on peut estimer à plus de 600, les enfants de la rue dans la commune.
Quels sont les facteurs qui expliquent cette situation ?
Fondamentalement, il y a la démission des parents, le divorce… etc. Il y a le fait que les femmes sont chefs de ménages ; le papa fuit et laisse la charge à la mère. Une femme qui a cinq à sept enfants à sa charge uniquement aura des difficultés. Cela fait que les enfants se retrouvent dans la rue. La déscolarisation constitue aussi l’une des causes de cette situation. Certains enfants se retrouvent dans la rue aussi parce qu’accusés de sorcellerie. Parfois, ce sont les enfants eux-mêmes qui se laissent aux mauvaises compagnies malgré tous les soins des parents.
Et quels sont les dangers auxquels ils s’exposent ?
Dans la rue, ces enfants sont exposés à plusieurs dangers. Le premier danger, ce sont les enfants qui ont des comportements déviants. Ils sont dans les vices comme le vol, la violence et les activités sexuelles précoces. Ces enfants sont aussi exploités économiquement et sont victimes de traite. Ce sont enfin des enfants qui entrent facilement en conflit avec la loi.
Que fait le CPS pour accompagner ces enfants ?
La prévention par rapport à ces enfants est un peu difficile. Ce ne sont pas des enfants sur lesquels on arrive à facilement mettre la main. Ils se manifestent souvent dans la nuit. C’est quand la police fait sa patrouille, la nuit, qu’elle les prend et les amène au Cps. Quand on les amène au Cps, notre premier travail est de les écouter pour comprendre ce qui ne va pas au niveau de la maison. Et la raison fondamentale, c’est la démission des parents. Si on fait nos enquêtes et on identifie leurs parents, si ceux-ci résident dans la commune, on remet l’enfant en famille tout en sensibilisant et l’enfant et les parents. Si les parents sont dans une autre commune, on rentre en contact avec le Cps de cette commune et on réfère l’enfant et le travail continue là-bas. Deuxième chose, le Cps doit chercher systématiquement à pouvoir récupérer l’enfant sur le plan psychologique parce que ce sont des enfants qui ont des problèmes psychologiques. Mais, si l'accompagnement psychosocial dépasse le Cps, il peut avoir recours à d'autres compétences comme un psychologue qui pourrait encore faire un travail plus élaboré. Après cela, il y a aussi les activités de réinsertion sociale. Et quand on parle de réinsertion, ça peut être scolaire ou professionnel. Il y a aussi d'autres appuis sur le plan sanitaire et autres en fonction des besoins de l'enfant.
Rencontrez - vous des obstacles dans votre travail ?
Il faut reconnaitre que ces enfants ont appris à être rebelles. Tout ce que la société considère comme normal est anormal pour eux. Il faut vraiment leur faire un curetage sur le plan mental pour les enlever de leur monde de délinquance. Et là, il se pose un vrai problème parce que nous n'avons pas des centres pouvant les recueillir au niveau de chaque commune. C'est vrai qu'il y a un centre de sauvegarde à Cotonou mais, ce centre a des limites par rapport à la prise en charge de ces enfants.
Il faut donc qu'on revoie la stratégie de prise en charge des enfants de la rue. Il faut qu'on ait des centres dotés d'éducateurs spécialisés dans lesquels quand l'enfant entre, qu'on puisse le traiter, les trois premiers mois, comme cela se doit sur le plan psychologique, sur le plan social pour qu’il voie l'écart entre ce qu'il est aujourd'hui et ce qu'il devrait être. Les activités de réinsertion et de reconversion doivent aussi être l'objet d'un suivi clair pour que ces enfants finissent l'apprentissage ou l'école et réintègre la société.

Réalisation : Chimène Atrokpo

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