Incarcéré pour crime de viol : Hyppolite Adjitodé acquitté au bénéfice du doute après quatre années de détention provisoire



Le tribunal  présidé par le magistrat Virgile Kponmalégni dans le cadre du quatrième dossier inscrit au rôle de la première session de l’année 2019 du tribunal de première instance de deuxième classe d’Aplahoué a, dans son verdict, déclaré acquitté au bénéfice du doute le présumé Hyppolite Adjitodé, poursuivi pour crime de viol sur la mineure S.K. âgée de 11 ans au moment des faits.

 

Placé sous mandat de dépôt depuis le 17 décembre 2015, Hyppolite Adjitodé, né vers 1995 à Sokouhoué, commune de Djakotomey, cultivateur et béninoise de nationalité est désormais libre de ses mouvements.

Selon les faits restitués en début d’audience par le président, Hyppolite Adjitodé ayant en ce moment sa résidence dans une localité de la ville d’Abéokuta au Nigéria, a, le 26 octobre 2015 usé de ruse pour convaincre S. K. de l’accompagner dans la brousse pour chercher du bois de chauffage et ce en l’absence des parents de la fillette.

Avec froideur, Hyppolite Adjitodé a immobilisé la petite et lui a imposé des rapports sexuels. Par la suite Il s’est enfui du Nigéria le même jour pour se réfugier dans son village natal à Djakotomey de peur de subir des représailles de la part du père de la victime qui a néanmoins réussi le lendemain à le faire appréhender.

Présenté à la barre ce jeudi, Hyppolite Adjitodé est resté dans une dénégation totale face aux faits mis à sa charge comme ce fut le cas à l’enquête préliminaire et à son inculpation de première comparution devant le magistrat instructeur.

Invitée à faire ses observations, l’avocat de la partie civile, maître Gracia Adjagba Amoussou a, à l’aide des faits, précisé qu’il y a eu d’énormes variations dans les déclarations du prévenu.

Pour démontrer donc l’existence de l’infraction, elle fait noter que l’élément matériel a consisté en l’absence de l’hymen de la fillette tel que indiqué dans le certificat médical établi le 29 octobre 2015 par le médecin-chef du centre de santé de Djakotomey, docteur Norbert Monlemey.

L’infraction étant constituée, l’avocat de la partie civile a demandé au tribunal de retenir le prévenu dans les liens de la prévention de viol, de recevoir la demande de constitution de la partie civile de Charles Kiki, père de la victime et de condamner Hyppolite Adjitodé au paiement de la somme de un million (1.000.000) de francs CFA à la victime pour toutes causes de préjudices confondus.

Invité à prendre la parole pour ses réquisitions, le Ministère Public représenté par le Procureur de la République, Fidèle Iko Afé, a, à travers une démonstration pédagogique prenant appui sur l’ordre chronologique des différentes dates révélées par le dossier démontré que Hyppolite Adjitodé  avait beaucoup à se reprocher et que comme indiqué à la barre, le père de l’accusé avait cherché et obtenu du père de la victime une négociation en vue d’un règlement en famille mais qui n’a pas reçu l’assentiment des enquêteurs.

Justifiant donc la poursuite à l’encontre de l’accusé il a au bénéfice de ces observations requis conformément aux dispositions des articles 332 du Code pénal et 3 de la loi n°2011-26 du 09 janvier 2012 portant prévention et répression des violences faites aux femmes, retenir Hyppolite Adjitodé dans les liens de la prévention de viol commis sur la personne de S.K, constater qu’il y a une circonstance aggravante, le condamner au regard des dispositions légales à 15 ans de réclusion criminelle, recevoir la demande de constitution de partie civile de la victime représentée par maître Gracia Adjagba Amoussou et condamné l’accusé à payer à la victime la somme de un million (1.000.000) de francs CFA à titre de dommages et intérêts.

Dans sa plaidoirie, la défense assurée par l’avocate Rosaline Tadagbé Démagnitché Houngbo, a fait observer d’une part qu’il n’est pas question d’attendre deux ans après les faits pour réaliser l’examen médico-psychiatrique et d’autre part préciser que les analyses gynécologiques n’ont pas été faites par un médecin gynécologue.

Au regard de ces éléments qui emportent doute selon elle, elle a plaidé au principal pour que son client soit relaxé au bénéfice du doute et au subsidiaire à sa  condamnation au temps déjà passé en détention.

Aux termes d’une longue délibération, le tribunal a rendu son verdict en acquittant l’accusé de ce jour au bénéfice du doute.

Toutefois, le président de la séance a tenu à préciser  à l’accusé qu’il ne dit pas qu’il n’a pas commis les faits mis à sa charge mais juste fait retenir qu’il y a un petit doute surtout l’absence à la barre de la victime avec son père, père avec qui des négociations de règlement à l’amiable ont commencé depuis le Nigéria où les faits se sont produits sous la houlette du président des adja au Nigéria et qui se sont achevées par le paiement en son temps de la somme deux cent mille (200.000) francs par le père du mis en cause au père de la victime.

Le tribunal était  composés de, président, Virgile Kponmalégni, des assesseurs Maximilien Kpèhounou, Antoine Houézé, Jocelyn Gbaguidi et Thierry Ahovè.

La plume est tenue par la greffière Geneviève Agniwo et le Ministère Public représenté par le Procureur de la République Fidèle Iko Afé.

 

Aplahoué, 22 Août 2019

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