Les enfants du département du Littoral souhaitent que leurs regroupements soient dotés d’une reconnaissance juridique comme les associations des adultes. Ils ont plaidé cela face au préfet Alain Orounla le mercredi 1er décembre 2021 dans la salle de conférence de la préfecture.
Par la voix de Deo Gratias Kouatonou, élève en classe de 5ème, les enfants du Littoral ont souhaité être impliqués dans « les instances de prises de décisions » les concernant. Deo Gratias fait constater que de « nombreux groupes et associations d’enfants existent déjà et jouent un rôle important pour promouvoir et défendre les droits des enfants ».
Cependant, les groupes organisés d’enfants ne peuvent pas être enregistrés au Bénin. « Les enfants ont moins de dix-huit ans et ne peuvent pas fournir les pièces pour avoir un récépissé officiel et être ainsi reconnus officiellement comme organisation de la société civile », déplore Deo Gratias Kouatonou. « Cela limite notre capacité à participer pleinement dans la société et faire peser notre voix », argumente-t-il.
S’agissant des jeunes, leur plaidoyer à l’adresse du préfet a été porté par Amen Bouba, une jeune fille membre de la plateforme U-Report. Elle plaide, au nom de ses pairs pour que cesse le phénomène des enfants de la rue dans à Cotonou. Elle précise : « A Cotonou, des milliers d’enfants vivent dans la rue, sans possibilité de se nourrir, se loger ou de vivre dans la dignité. »
En effet, plus de cinq mille enfants âgés entre cinq et seize ans trainent dans le marché Dantokpa, rapporte Amen Bouba. Elle poursuit : « Nous savons que parmi ces enfants, nombreuses sont les jeunes filles qui finissent par être exploitées sexuellement ou se livrent à la prostitution. Garçons comme filles sont également victimes d’abus de tout genre notamment d’exploitation économique. »
En réponse aux différentes préoccupations des enfants et des jeunes, le préfet Alain Orounla s’est dit très touché par ces différents constats. En ce qui concerne, le plaidoyer des enfants relatif à la réglementation de leurs organisations, le préfet confirme que « c’est le défaut de majorité » qui fait que les organisations constituées des enfants ne peuvent pas être enregistrées comme association.
Nonobstant cela, il promet : « Je vais étudier dans les meilleurs délais, au moins à titre symbolique, les conditions dans lesquelles, à défaut de produire les pièces et de la majorité, on pourrait créer un registre spécial et spécifique aux associations des enfants. »
Ainsi, Alain Orounla entend œuvrer pour aligner les associations d’enfants sur les instruments juridiques qui existent déjà comme le Parlement des enfants pour que les enfants du Bénin en général et ceux du Littoral en particulier puissent se réunir valablement.
A cette étape du plaidoyer, la délégation du Fonds des nations-Unies pour l’enfance (Unicef) a été conduite par Hippolyte Djiwan, le Chargé à la communication. Ce dernier a fait comprendre que l’initiative du plaidoyer se tient en prélude à « la célébration des 75 ans de l’Unicef ».
Il détaille : « Nous nous sommes demandés ce que nous devons faire de différent pour accompagner les enfants et jeunes. D’où ce plaidoyer qui vise à donner aux enfants et aux jeunes non seulement une place mais aussi une voix. »
Fortuné SOSSA